la porte ouverte 82

-    Voilà, tu es divorcé !

Bien sur, le mari gardait les enfants avec lui et la mère n’avait plus qu’à se jeter à la mer.

Amusant sous un angle, horrible sous un autre !

Encore une histoire que maman m’a raconté, moi je ne m’en souviens plus et pour cause, j’étais trop jeune.

Maman est chez elle avec une amie musulmane, celle–ci ne s’est pas voilée puisque maman est une femme. On frappe à la porte. La jeune arabe court se cacher, maman ouvre la porte. C’était un jeune facteur musulman. Il donne un courrier à maman et s’en va, rien de plus pour maman. Mais voilà, si l’on ne devait pas voir  son amie, elle, elle pouvait tout voir !. Et voici celle-ci qui lui décrit le jeune homme de la tête aux pieds et sur un  ton joyeux.
-    Tu as vu  sa petite moustache ! et ses beaux yeux ! etc.…

Non,  maman n’avait fait attention à rien de tout cela, elle ne voyait que papa et aucun homme en dehors de lui, même si elle ne portait pas un voile. Voir sans être vu, des fois, cela peut être un avantage.

Il y avait aussi plusieurs façons de porter le voile et qui étaient connues. On pouvait tout exprimer ainsi sans qu’un européen ne se rende compte de rien. Et il y avait aussi le regard, donc à quoi bon vouloir garder ces coutumes d’un autre siècle !

l’histoire de Nadia (vécue)

Elle a 22 ans environ, elle est musulmane, elle est née à calais. Je l’ai rencontré dans le cadre de mon travail.
Elle m’a raconté son histoire, aînée d’une famille de quatre filles, elle se déguisait presque en garçon pour pouvoir sortir de chez elle sans être importunée par les garçons de sa culture. Pas le droit d’aller chez les copines. Normales, elles avaient des frères, on ne sait jamais ! C’était  trop dangereux de l’avis de ses parents. L’honneur, toujours !

Voilà ma poupée qui tombe amoureuse d’un chrétien, horreur, et elle fuit sa famille.
Elle a peur et plus d’une fois je l’ai vu pleurer, je l’ai prise dans mes bras et je lui ai caressé les cheveux, comme si elle était ma petite fille.
Voilà deux ans qu’elle n’a pas vu ses petites sœurs, elle en souffre, elle voulait retourner là-bas, mais ce rêve qu’elle m’a raconté, où elle était attaquée par des chiens noirs là-bas, je n’ai pas aimé du tout J’y ai ressenti du danger pour elle.  J’ai eu peur pour elle parce que l’honneur chez certains peut devenir l’horreur ! Je lui ai conseillé de rester ici, elle m’a écouté. Nous avons presque la même  culture, nous croyons aux rêves. Je continue à penser que j’ai bien fait.

Il y a encore beaucoup  d’autres histoires comme celle là, elles seront toutes vraies !.

Non pas de polémique, Ce n’est pas le sujet !
Mais au nom de quoi une jeune fille n’a pas le droit de rire et d’aimer aujourd’hui !! ...et comment une religion qui a produit tant de merveilles et qui fut une réelle avancée pour les femmes à l’époque, a-t-elle pu rester au VIIème siècle