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la porte ouverte

25 juillet 2008

la porte ouverte 103

1999

Je trouve enfin un travail stable dans une agence de voyages. Il n’y a que des femmes qui travaillent et j’apprécie l’ambiance vraiment différente, une ambiance féminine. Niveau travail, il y a un retard énorme, les armoires sont vides par contre le bureau est plein de papiers mélangés. De plus la comptabilité n’est pas habituelle et je dois me familiariser avec de nouvelles méthodes. Mon premier rapprochement bancaire dura trois jours, jusqu'à ce que je l’améliore et qu’il ne me prenne plus que dix minutes.

Nous fêtons aussi toutes ensemble les anniversaires et les fêtes qui nous donnent l’occasion de nous détendre un peu. Et les filles au boulot, quand il n’y a pas d’hommes au milieu se conduisent d’une manière complètement différente, pas de jalousie et beaucoup de plaisanteries, un vrai harem sans pacha.

Pas d’interdiction de fumer non plus à l’époque, et moi je ne fumais plus mais  mon bureau situé tout au fond de l’agence, servira de lieu de détente à toutes les filles que e verrai défiler pendant des années. Seul inconvénient, je devrais laisser ma fenêtre toujours ouverte même en hiver, et je suis plutôt frileuse, mais là encore, le fait d’être entre filles m’autorise à porter tout l’hiver de grosses vestes pas très seyante

On se raconte nos petites histoires, et la cigarette n’est qu’un prétexte finalement pour avoir un peu de liberté du moins jusqu'à l’interdiction qui fit que je me retrouvais toute seule toute la journée et ce fut ce qui m’a le plus gênée puisqu’il n’y avait pas de balcon et que nous étions au quatrième étage. Pas très agréable de sortir et de marcher pour juste fumer sa clope.

Je finis quand même par rattraper le retard et réorganiser complètement ce service dont j’étais l’unique employée. Il y a bien des jours ou l’ambiance est plutôt tendue, comme partout, mais dans l’ensemble je n’avais pas à m’en plaindre. Enfin jusqu'a ce que la loi anti tabac entre en action, et changea tout.. Plus rien ne fut pareil, accepter un travail en dessous de ses capacités, accepter de n'avoir aucune augmentation en dehors de la prime d'ancienneté tant et si bien que mon salaire en dix ans fut presque rattrapé par le SMIC, à trente centimes d'euros près.. Accepter aussi que peu à peu, enfin assez rapidement quand meme, Internet donne les renseignements qu'autrefois je donnais, faire des resultas mensuels qui ne furent pratiquement jamais lus, tout cela est bien dur à mon age, comme fin de carrière, je crois que je n'aurai jamais imaginé cela à 30 ans... 

2000

Ce soir là, je suis assise sur mon lit et appuyée contre le dossier, les jambes repliées, je suis en train de lire un livre. Je n’ai pas sommeil ce soir, la journée n’a pas été formidable, contrariée au boulot, contrariée à la maison également, les enfants qui, hélas, grandissent et changent à une allure déconcertante, je ne les reconnais plus.

Je  finis par poser mon bouquin, je n’arrive pas à accrocher à ma lecture, cela fait trois fois que je relis le même passage sans le lire vraiment. Je pose les bras autour de mes  genoux et le livre tombe à mes pieds, sur la couette du lit. Je ne dis rien, je regarde simplement devant moi ne fixant rien des yeux en particulier. Dans la chambre, un grand silence s’installe et petit à petit, même le bruit du poste de télévision dans la salle à manger en bas s’étouffe. Je réfléchis à ma journée et pousse un soupir amer.   

Mon regard se ballade d’une chose à l’autre, sans vraiment regarder quoi que ce soit, quand soudain, du coin de l’œil, je vois passer un gros chat. Bizarre, il y a bien deux chats dans la maison, mais aucun n’est entré dans ma chambre, la porte étant fermée, et surtout aucun ne ressemble à celui là. Je regarde l’endroit ou j’ai vu le chat, rien, bien sûr. Je secoue la tête, j’ai l’habitude maintenant de voir des choses comme cela.

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24 juillet 2008

la porte ouverte 102

pendant trop longtemps est le plus gros des handicap pour les femmes qui par la suite voudraient  retravailler, sauf à se transformer en femme de ménage, ce que je n’aurais pas aimé du tout. Ce qui m’a sauvé fut que j’avais continué à travailler mon anglais grâce à des cassettes vidéos et que j’y prenais énormément de  plaisir, j’ai toujours aimé parler l’anglais !.

Mon premier travail en intérim, l’usine hantée. Eh oui, cela existe ! je n’avais été engagée que pour quelques mois, avec un salire qui n'avais plus rien à voir avec celui que j'avais auparavant, et surtout grâce à l’anglais sur mon curriculum vitae. Mais, là je me suis retrouvée dans une drôle de position vis à vis des autres. J’étais au service clients, la dernière roue de la charrette. Je travaillais avec deux femmes plus jeunes que moi, mais dont la compétence était limitée. C’était mon premier boulot depuis longtemps, et je n’avais pas touché d’ordinateur depuis des temps immémoriaux, je ne savais même pas me servir d’une souris (la flèche parcourait tout l’écran avant d’aller là ou je voulais qu’elle soit !).

Je fis un stage d’une semaine à Nantes parce que la boite qui faisait partie d’un groupe à l’échelon mondial était en train de reprendre une usine là-bas, seul problème, un logiciel tellement complexe que personne ne savait vraiment s’en servir. Parfait en théorie, mais un vrai gruyère en pratique (je me demande comment sont les autres logiciels, parce que si tout est basé sur celui là, cela me donne froid dans le dos).

Je connaissais si peu l’informatique d’aujourd’hui que je me souviens avoir voulu tirer des comptes de liaisons qui doivent être soldés en fin d’année, c’est à dire à zéro, donc je clique sur impression, rien ne se passe dans l’imprimante derrière moi, je clique à nouveau, toujours rien, je continue.

Au bout d’une heure, voilà l’imprimante qui se réveille enfin et qui crache du papier en continu, mes comptes de liaisons qui remontaient jusqu'à trois ans en arrière ( ? ) . Une masse impressionnante de documents qui avait l’air d’avoir fait le tour du monde avant d’atterrir enfin sur la grosse machine à deux mètres de moi. J’avoue que je fus surprise et les autres furent agacées, j’ignorais qu’il ne fallait pas cliquer autant de fois.

J’allais oublier les fantômes ! Les filles du services m’ont raconté plusieurs histoires qui étaient déjà arrivées. Mais pendant mon séjour, je n’ai connu que deux cas bizarres, quoique cela soit suffisant pour quelques semaines !

Le premier. J’ai fini mon repas et je retourne à mon bureau la première. Les autres viennent quelques temps après moi et me demande si j’ai entendu des gens parler :

- Bien sur que non !

Et pourtant, elles-mêmes ont entendu une cavalcade au premier étage et des gens qui parlaient, moi j’étais à coté et je n’ai rien entendu !

Par contre j’ai eu l’occasion de voir la deuxième fois. Le sol était bien droit, les bureaux aussi, je précise cela parce que c’est important. Tout à coup, je vois le grand tiroir à dossiers de ma collègue s’ouvrir alors qu’elle était en train de travailler normalement. Elle fut aussi choquée que moi et repoussa son tiroir. Mais j’eus la preuve qu’il se passait bien des choses dans cette usine !

Le travail, lui me laissa un gout amer. Me retrouver pratiquement revenu à la case départ, alors que j'étais cadre à 25 ans, devoir obeir à des gens moins expérimentés que moi et qui m'ont accueillis avec un certain "mépris" enfin, pas au niveau des cadres qui eux m'ont respecté bien que n'ayant rien d'autre à m'offrir que ce poste plutot dévalorisant pour moi mais au niveau des employées. Je fus meme choquée par leurs attitudes vis à vis de nos collègues à Nantes, qui devaient nous transmettre les informations pour que nous puissions gérer la comptabilité mais qui savaient qu'ils étaient licenciés. Les documents arrivaient en ordre dispersés et cela ne facilitait pas le travail, mais vu leurs situations là bas, je les comprennais, cependant j'en  parlais à ma "chef" qui me répondit :

  - Ce n'est pas une raison (leur licenciement) pour me pas faire leur travail !

et moi de penser  "pauvre conne, tu verras le jour ou celà t'arrivera!"

c'est beau la solidarité et la compassion de certains, ça me donne froid dans le dos. Qu'est-elle devenue aujourd'hui celle qui m'a dit cela, je l'ignore, la vie se chargera de lui apprendre ce qu'elle ne savait pas encore !

23 juillet 2008

la porte ouverte 101

Voilà dix ans que je n’ai pas travaillé, je ne suis pas du tout emballée, tout a changé. De plus, nous habitons à Nice maintenant et trouver du travail ici est un exploit sauf à accepter d’être payée au SMIC.  Je m’inscris dans différentes boites d’intérim, et là, surprise ! On me demande un extrait de casier judiciaire, je dois vraiment avoir l’air d’une dangereuse criminelle qui a passé dix ans à l’ombre, pas vrai !

J’accepte, je n’ai pas le choix. Je passe aussi des tests, je m’inscris à l’AFPA, pour une remise à niveau de façon à dérouiller mes facultés mentales qui étaient bloquées depuis quelques années sur le calcul et l’orthographe de mes filles à l’école. Mais cela m’a quand même fait faire des progrès, enfin en orthographe, j’ai encore appris certaines choses. Donc, me voilà repartie pour un stage de huit mois, et à ma grande surprise, malgré mon niveau antérieur, on m’offre uniquement de suivre les cours du niveau 1.

Quand je suis arrivée le premier jour, un petit groupe qui avait déjà commencé les cours, n’avaient jamais entendu parlé de comptabilité autrefois. On leur avait affirmé qu’en peu de temps ils en sauraient autant que les anciens qui commençaient deux mois après leurs propres débuts.

Et j’eus l’immense joie de faire la comptabilité d’un marchand de frites, nombre de patates, litres d’huile etc.. Je ne m’attendais pas du tout à ce niveau là. Je prends donc mon CV et le porte au professeur, avec qui je sympathiserai plus tard, mais là, les relations étaient un « peu » tendues entre nous, puisque j’eus le droit à un laïus qui remettaient en cause mes compétences comme si deux mois suffisaient à apprendre mon métier. Je n’ai rien dit, mais pendant sept mois, cela fut très tranquille pour moi alors que les « débutantes » commençaient à grimper aux rideaux, puisque le niveau montait rapidement.

Bien sur j’obtiens l’attestation de fin de stage sans aucun problème, mais ce qui m’a le plus amusé fut la réaction du prof :

  -   Tu as perdu ton temps ici, me dit-il penaud après s’être rendu compte que je valais      vraiment ce que j’avais écrit sur mon CV

et moi de lui répondre d’un air goguenard, surtout que le premier groupe était complètement écœuré de la comptabilité :

  -  Non, j’ai pu m’y remettre en douceur (ce qui était vrai !) mais je n’ai vraiment du travailler que le dernier mois !

  -   c’est comme le vélo, ça ne s’oublie jamais ! répondit il penaud

Je dois aussi ajouter que nous n'étions que trois dans notre groupe, une collègue et moi avions presque le meme niveau, la troisième, une très jeune femme, avait énormément de mal à suivre et ne réussi son "attestation"  que grace à notre aide. Nous étions jugée par  des experts comptables, à l'issu de l'examen, l'un d'eux fit une proposition d'emploi mais à qui ? ben à celle qui de toute évidence n'était absolument pas compétente malgré la formation, mais elle avait moins de 26 ans et il y avait les aides de l'état, alors cela avait l'air d'etre suffisant pour ces messieurs !...

Mon professeur me proposa de suivre le cours supérieur, mais je n’en avais pas envie et j’avais déjà trouvé du travail, en intérim mais c'était déjà ça !. Je dois tout de même dire à sa décharge que le fait de n’avoir pas travaillé pendant dix ans m’avait complètement déphasée par rapport aux autres, et ma garde robe n’était pas non plus à la hauteur, je portais encore des vêtements qui dataient des années 70, et je fus vite cataloguée. 

Le fait d’avoir un très bon niveau d’anglais me fit trouver mon premier emploi. Je dois quand même faire une parenthèse. Moi, j’ai pu retrouver du travail, un vrai boulot, mais toutes les femmes que je connaissais et qui étaient dans mon cas n’eurent pas la même chance. Quelques soient leurs diplômes ou leurs connaissances, elles ont presque toutes fait le même boulot, femme de ménage, pas d’autres choix pour elles. S’arrêter de travailler pour élever ses enfants

22 juillet 2008

la porte ouverte 100

1995

Depuis toujours je rêve que je vole, c’est un rêve formidable et réaliste, je vois bel et bien les gens d’en haut, je me perche au-dessus des maisons, des arbres et je regarde, je remarque qu’il n’y a que moi qui vole.

Pourtant par au moins deux fois j’ai fait ce rêve ce rêve m’a inquiété :

«  je m’envole mais au-dessus de moi, il y a un faisceau incroyable de lignes électriques et je ne peux plus passer ».

Un jour je parle de ce rêve à Patrick, mon petit frère informaticien, et oh surprise, il me dit avoir fait le même rêve. J’en ai cherché longtemps la signification, jusqu'à ce que je comprenne. Tous ces fils étaient bien réels, mais invisibles, ce sont les ondes qui sont envoyées partout, Internet, la télévision, le téléphone etc. qui bien qu'invisibles saturent l'admosphère sans que nous nous en rendions vraiment compte, d'ailleurs le mot web signifie bien "toile d'araignée" en anglais.

1996

Il m’arrive aussi d’entendre des mots à mon oreille ou de voir des personnes parler à mon réveil. Ce matin là, c’est mon fils que j’entendu dire « je suis perdu ».

Il faisait son service militaire à Bordeaux et n’avait pas de téléphone portable à l’époque.

Je n’avais aucune nouvelle de lui et j’étais très inquiète. Jusqu’au jour ou il rentra pour une permission. Tout avait l’air normal, cela m’a rassuré. Mais je me posais quand même la question de savoir pourquoi j’avais entendu cela. Je lui ai donc tout raconté mais lui m’a répondu qu’il n’avait eu aucun problème, puis il se souvint qu’un jour il s’était perdu dans la foret pour rejoindre sa caserne et que c’était pour cela qu’il avait dit ces mots. Ce n’était rien de grave et il avait très vite retrouvé son chemin, mais j’avais capté ses mots et peut être aussi son angoisse de ne pas retrouver la caserne.
Ce qui me fait dire que parfois, on pense qu’une chose est mauvaise, alors qu’elle est plutôt banale. Lui-même ne pensait plus à cette histoire qui m’avait tant angoissée

J’ai entendu ainsi d’autres gens parler, je reconnaissais leurs voix et les phrases étaient très courtes. Quelqu’un m’avait même appelé par mon prénom comme s’il me parlait vraiment. 

1997

Année difficile dans ma vie. Mes filles ont grandi mais ont encore besoin de moi (d’après moi !) Pourtant je dois reprendre le boulot, mon mari, Joel, ayant de gros problèmes avec son propre travail.

21 juillet 2008

la porte ouverte 99

Mon ainé avait 18 ans, quand je lui ai fait écouter la cassette, il a eu très peur, lui aussi avait fait des essais non concluants, puis j’allais voir mon septique de mari, et il s’écria après avoir entendu le message :

    -  Alors il y a des fantômes dans la maison !

J’ai ri de sa réaction et je lui ai dit que je ne le pensais absolument pas, mais j’étais sure d’avoir capté quelque chose venant « d’ailleurs »

Un soir, mon fils Arnaud fit une fête, invitant plusieurs copains de son âge, ils ont voulu écouter la cassette, ils étaient tous morts de peur par la suite, et l’un d’entre eux, lequel, je l’ignore,  a emporté la cassette que je n’ai jamais revue depuis ce jour-là

Cependant j’avais noté ce message et je le possède toujours, bien que je n’ai plus de preuves. Il y avait un bruit de fond assourdissant comme les monitoring par lesquels on entend les battements de cœur d’un bébé au moment de l’accouchement. Il y a aussi certains passages que je n’ai pas pu comprendre.

Voici le message :

« Mon Dieu, Mon dieu , Dieu, je suis…, je veux dormir, tu sais, mon Dieu, Dieu, dans mon lit. Ah…Dieu, un petit peu, la haut. Il fait chaud, ah, je te supplie, je ne pense plus…..sombre …viens vite voir, Dieu, aide-moi, je veux dormir sur mon lit. Je ne sais plus, il vient

   -  oh, putain ! (autre voix)

Dieu…(chants) …

    -  Pourquoi ta fin ! (ou pourquoi t’as faim !)  (voix d’enfant)

  -   J’ai plus envie maintenant, je veux vivre. Tout ce que je veux c’est mon petit …ici il fait trop chaud, …..maman…..(pleurs) je veux ma mère, madame, viens vite, viens vite voir, oui …..mon Dieu… aucun air respirable ..aie…

    -  Tu sais (autre voix)

    -  Laisse nous faire nos ….. tranquillement (autres voix)

     - … Dieu…Il fait de plus en plus chaud, je veux ….(trop faible, je ne comprends pas)

    -  Moi, je m’approche de la cassette, laissez tomber, au revoir ! (voix de vieille femme)

C’est tout, et pourtant c’était un message bien  plus long que ceux que j’avais entendu, obtenus sur cassette à la télévision. On m’avait dit de laisser tomber mais j’ai quand même recommencé l’expérience plusieurs fois sans succès, ce fut la seule fois. Ce message fait peur, mais je crois surtout que c’est l’homme qui parle qui a peur, les autres voix sont normales. J’ai toujours pensé que c’était un suicidé que j’avais capté (Bérégovoy ?) , en tout cas c’était une voix d’homme d’âge mur.

Plus rien depuis ce jour-là

23 octobre 93

Arielle ma cadette, Lucille (6 ans) et moi sommes dans mon lit. Lucille dit :

   « je vois quelque chose de vert » et le répète.

Je ne vois rien, Arielle non plus.

Alors Lucille, intriguée,  se lève et s’approche de la porte- fenêtre. Au moment où elle dit  « ça s’en va » en essayant de le toucher, Arielle et moi avons entendu un bruit bizarre, comme une grosse vibration.

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20 juillet 2008

la poerte ouverte 98

j’essayais toutes les méthodes qui me passaient par la tête, de façon à le ramener dans la voie où je souhaitais le voir, toutes furent battues en brèche. Il ne me restait  plus que la confiance en mon fils et cette confiance perdurera.

De la chrysalide sortirait un papillon bien différent de celui dont j’avais rêvé mais que de toutes façons j’étais prête à aimer, sachant que nos vies se séparaient mais que pour toujours existerait entre nous le cordon ombilical de l’amour. Une autre prendrait le relais de la tendresse et des câlins, mais c’était le cours normal de la vie. Il fallait que l’enfant devienne un homme qui regarderait la vie avec des yeux grands ouverts, même si c’était douloureux et au détriment de ses parents. Il vaut toujours mieux connaître ses faiblesses et savoir que l’autre aussi a un talon d’Achille. C’est seulement ainsi qu’on apprend à aimer vraiment et que l’on arrive à pardonner plus tard.

1993

28 avril (4 heures du matin)

Vision que j’ai noté sur mon cahier :

« J’étais en train de rêver normalement. Rêve banal.

Dans mon rêve, je ressens un courant d’air froid qui me réveille. J’étais couchée sur le ventre. J’ai pensé que la porte-fenêtre de la chambre était ouverte. J’ai levé la tête dans cette direction.  Alors j’ai vu une silhouette d’homme vêtu en rouge, j’ai cru qu’il avait ouvert le volet et la fenêtre et j’ai eu très peur. J’ai continué à regarder – Il faisait grand jour, très beau temps, et je me suis vue assise dehors, coiffée d’une queue de cheval, habillée d’un caleçon et d’un tee shirt , et occupée avec un enfant d’environ trois ans que j’ai cru être une de mes filles – Tout était clair et lumineux – puis la vision s’est effacée comme si on éteignait la lumière et j’ai vu la porte normalement fermée et sombre – il faisait nuit, la vision dépassait largement le cadre de la porte, je m’en suis aperçue quand ça s’est éteint, je ne comprends pas ce que j’ai vu , j’étais bien réveillée,  je sentais des picotements dans la zone droite de mon cerveau. »

Je dois ajouter que l’enfant que j’ai perdu aurait eu trois ans en 1993.

19 mai 1993

Nous avions regardé à la télévision une émission sur les messages captés sur cassette émanant de l’eau delà. Je trouvais ces messages assez confus, mais comme je suis curieuse, je voulus tenter l’expérience. Donc, ce jour là je prends le petit magnétophone Fisher Price de mes filles (un jouet), je le pose sur ma table de nuit de ma chambre et je le mets en route. Rien de spécial à préciser si ce n’est que j’étais seule avec Lucille, ma petite dernière dans la pièce et que nous parlions toutes les deux, il n’y avait juste qu’un très léger sifflement, mais c’est tout. J’arrête le magnéto au bout de quelques minutes, sans grande conviction et j’écoute, et j’eus une surprise énorme.

On n’entendait ni ma voix, ni celle de ma fille, mais la voix d’un homme avec un bruit de fond que normalement le jouet aurait été incapable de reconstituer et qui ressemblait au bruit qui règne dans les hôpitaux.

19 juillet 2008

la porte ouverte 97

L’enfant va bien et il est tout à fait normal, sans aucun souvenir, du moins ni lui ni personne ne m’a raconté quelque chose d’étrange à son sujet.

1991

Mon fils aîné atteignit l’age de la puberté. Cela commença par un changement de comportement. Un jour, en se réveillant, je reconnus sur le visage de mon fils cet air maussade qui m’agaçait tant quand je voyais des ados à la télévision. Avant ce jour, je pensais que jamais mon fis ne prendrait ce masque, cette façon de parler, de provoquer. J’étais certaine de l’avoir bien éduqué et que pour nous, cela serait différent. Je m’étais même cru plus forte que les autres, plus douée que mes propres parents et je n’hésitais pas à dire et redire :

    - Ils sont comme on les a élevés !

Bienheureuse certitude de ceux qui ne sont pas encore passés par-là. Il est vrai que pour certains, cela se passe très bien. Et mon grand garçon me fit très vite comprendre qu’il n’échapperait pas aux grands bouleversements des adolescents. La période difficile commença. J’avais déjà vu mes enfants passer des caps, j’avais remarqué des périodes  de tempête suivie par des périodes de  calme. Mais là, je ne compris pas !

Mon fils avait été obéissant, tendre, câlin  jusque là. Il me suffisait de dire :

    -  Je ne veux pas d’un petit voyou !

et il se calmait, il redevenait gentil et je me prenais pour une super éducatrice.
Il se transforma en un gamin maussade avec qui je me disputais de plus en plus. Il ne voulait plus travailler à l’école, il ne voulait plus aider son père au jardin. Les sorties avec lui devenait une corvée et il ne s’en cachait absolument pas ! Il était jaloux de ses sœurs et ne cessait de les provoquer et à leur age, les petits hurlent facilement. Bref, il gâchait notre plaisir à tous, parce que nos plaisirs ne l’intéressaient plus du tout. J’arrivais encore à discuter  avec lui, mais c’était surtout quand il avait un problème ou fait « une grosse bêtise ». Alors il revenait vers moi et je réussis malgré tout à garder ses instants de confiance, à  les préserver,  parce que dans ces moments là, mon petit redevenait à nouveau proche de moi et m’écoutait.

Je savais que finalement le fil n’était pas rompu et que plus tard mon enfant continuerait à me faire confiance, toujours en dernier recours, certes, après les copains qui se montaient la tête entre eux. Mais j’avais gagné une place définitivement acquise et je conserverai toujours comme un trésor la confiance de mon enfant.

Son adolescence  m’a permis de comprendre beaucoup de choses sur mon propre passé. Mon fils aussi me découvrait, découvrait son père et surtout s’apercevait des faiblesses, des mesquineries quotidiennes, des peurs que l’on ne s’explique pas toujours, que l’on ne pense pas toujours à expliquer à nos enfants. Je pensais n’avoir jamais triché avec lui, ne lui avoir jamais fait croire que j’étais parfaite, que j’avais réussi mieux que lui. Mais j’avais été incapable de ne pas placer mes rêves dans mon enfant. J’avais cru qu’en employant une méthode d’éducation différente de celle de mes parents, mes résultats auraient été bien meilleurs et que mon fils aurait réussi mieux que moi-même. Je ne fis donc pas les mêmes erreurs mais j’en fis d’autres. Dans la tourmente des mauvais moments,

18 juillet 2008

la porte ouverte 96

Cette année là fut très chargée en sensations fortes et plus ou moins heureuses. Le grand-père de mon mari était décédé en 1985, je n’avais eu aucune « nouvelle » de lui pendant des années, mais j’ai remarqué qu’il se passe un certains laps de temps, plusieurs années  à vrai dire avant que ceux qui ont franchi la porte ne se manifestent s’ils en ont besoin.

Avec pépé Jean Louis, cela dura environ cinq ans, et commença par un rêve :

« Je vois mon propre grand-père et lui, tous les deux ont besoin d’aide, j’aiderai le grand-père de mon mari, pas le mien puisque dans ma famille, beaucoup sont comme moi »

Je rêve à nouveau de lui quelques mois plus tard, il était athée au point de refuser d’entrer dans une église même pour un mariage !

« Il est chez lui avec mémé Marie, son épouse et il lui dit : -donne-lui cinquante francs »

Je ne voyais pas trop pourquoi, mais quelques semaines plus tard nous sommes allés voir la grand-mère qui, elle,  était toujours vivante. Nous devions être en avril, mais voilà qu’elle me tend un billet de cinquante francs pour l’anniversaire de ma fille Arielle qui est née en septembre. Je suis surprise puisque je savais qu’on allait se revoir avant cela. Une fois rentré chez nous, je ne sais pas trop quoi faire, puis je me décide à prendre le billet, j’entre dans une église et j’achète pour cinquante francs de cierges que je mets à brûler pour le repos du grand père.

Je fais à nouveau un rêve. Je vois une de mes belles- sœurs enceinte  et le grand-père. Je comprends que le bébé sera le grand-père qui revient ! Mais rien  ne m’a été annoncé dans la famille. Donc j’attends encore. Noël arrive, réunion de la belle famille. Je ne sais pas trop ce qui s’est passé avant, mais Catherine, la plus jeune de mes belle sœur vient en pleurant. Sa petite fille s’était fait mal, et elle nous avoua qu’elle avait été enceinte et qu’elle avait avorté. J’avoue avoir eu du mal à comprendre. Je me posais la question de savoir ce qu’il faudrait faire pour le grand-père, j’étais sure que c’était bien Catherine , ma belle sœur qui aurait cet enfant. Le couple n’était pas encore marié et ils nous annoncèrent leur prochain mariage en septembre.

Moi je pense toujours au grand père, que faire ?

Nous sommes invités au mariage, et là je remarque que la taille de la mariée s’est épaissie, et oui ! Elle était à nouveau enceinte ! Tout cela s’est croisé avec ma propre histoire avec mon enfant mort né, nous étions enceinte toutes les deux en même temps. Quand son petit garçon naquit, j’avais déjà perdu le mien, et je n’avais pas eu le courage d’aller voir son bébé à elle, trop difficile à gérer tout cela pour moi.

Je fis un dernier rêve. Je dois cependant dire que l’on m’avait parlé du bébé, mais personne ne m’avait dit qu’il avait les yeux bleus comme le grand père. Je rêve donc de cet enfant avec les yeux bleus et je lui demande s’il est bien le grand père, et il me le confirme. Nous avons été les voir peu de temps après, j’eus la surprise de voir ses yeux bleus alors que son père a les yeux noisettes et sa mère les yeux marrons. Je savais que c’était le grand-père qui recommençait un nouveau cycle de vie.

Bien entendu, c’est encore une preuve personnelle de la réincarnation et surtout c’était un sujet qui ne m’intéressait absolument pas à l’époque ! Tout cela,  entre mes rêves et la  réalité, a duré deux ans, mais tout s’était si bien enchaîné que je n’ai aucun doute sur ce que j’ai vécu à ce moment là.

17 juillet 2008

la porte ouverte 95

ventre proéminent, ils nous installèrent tout de suite. Je me souviens avoir dit à mon mari avec un grand sourire :

  -    tu vois, ça a des avantages d’etre enceinte,

Je fus sure d’avoir fait le bon choix,  plus pour moi-même que pour l’enfant.

Après trois semaines, un enfant mort-né vint au monde naturellement. Malgré une phlébite haute et un suivi  médical pratiquement inexistant (au CHU de Villeneuve saint George, on n’apprécie pas beaucoup les femmes qui refusent l’avortement  ! Non, docteur Maria, je ne fait pas partie d’une secte, désolée !). Je  me remis bien physiquement et peu à peu, je fis mon deuil moralement , sans aucun poids sur la conscience, au contraire, j’avais le sentiment de lui avoir donné tout ce dont je disposais. Je croyais en l’après vie et sentais que cet amour n’avait pas été inutile, ni gaspillé. L’amour donné n’est jamais perdu.

J’accouchais dans la nuit, les médecins avaient prévu le matin, encore une fois ils avaient eu tord, rien n’était prêt. Je hurlais dans mon lit pour prévenir, pour que l’on vienne à mon aide, je sentais que l’enfant allait naître et je ne pouvais rien faire. Enfin on finit par s’occuper de moi, des sages femmes. J’ai demandé à être endormie, non pas pour la douleur, mais pour ne pas voir l’enfant, j’avais bien trop peur d’être à jamais marqué, mais je conserve toujours les échographies où on le voit. Je dus insister mais finalement on m’accorda ce luxe. Tout alla très vite et l’on me ramena dans ma chambre, encore à moitié endormie. Là, j’eus ce contact merveilleux avec mon bébé. La lumière au-dessus de moi se mit à clignoter, et je l’ « entendais » me parler.

-   Ce sera notre signe.

J’étais heureuse, je savais qu’il y aurait toujours un lien entre lui et moi, des lumières qui clignotent, et je pense toujours aussitôt à lui.

Là encore, je dois remercier ma cousine Béatrice qui viendra passer quinze jours à la maison, et passera me voir tous les jours à l’hôpital (je resterai hospitalisée trois semaines, phlébite haute provoquée par la grossesse, la première et j’en suis sortie vivante malgré encore une fois les erreurs de diagnostics). Elle m’apporta le précieux réconfort de sa présence. Ce fut presque la seule visite, en dehors de celles de mon mari, que je reçus. Béatrice, toujours là quand j’en ai eu besoin, si bien que quand elle fut à son tour malade, je prendrai l’avion Nice Bordeaux pour passer une semaine avec elle. Elle est guérie maintenant et j’en suis ravie !!
Un jour, j’étais avec trois copines et je leur raconte anecdote du signe entre mon fils et moi, la lumière clignotante. Elles refusent de me croire et je sens qu’elle me pense un peu folle, tant pis, j’ai l’habitude. Mais le soir même il s’est passé quelque chose de fabuleux pour moi. La nuit était tombée et tout à coup, problème technique de l
’EDF ou autre, toute l’électricité du village s’est mise à clignoter, toutes les lumières que je voyais de chez moi clignotaient, comme un clin d’œil de mon petit qui n’avait pas apprécié l’attitude de mes copines. Des moments comme celui là me comble de bonheur, j’ai eu ainsi régulièrement de ses nouvelles, par l’intermédiaire de notre signe à tous les deux.

16 juillet 2008

la porte ouverte 94

Je voulus savoir comment se passait  l’avortement. 

«  Le bébé sera tué par  une injection, puis tout se déroulera comme un accouchement normal provoqué ».

Le corps de   l ’enfant sera gardé pour la recherche scientifique, c’était une condition impérative pour un avortement que je n’avais pas demandé.

Je voulus réfléchir. J’avais la sensation que même si je ne m’occupais de rien, c’est bien moi qui tuerait cet enfant. Je n’arrivais pas à croire  ce que l ’on m’affirmait. Apparemment , la médecine avait déjà fait des erreurs énormes sur mon dossier (gynéco, échographie, analyse ) et personne n’avait rien remarqué. Si mes rêves, si mon angoisse « irrationnelle » ne m’avait pas poussé à faire ce dernier examen, personne ne se serait rendu compte de quoi que ce soit sauf à la naissance !

- Et s’ils se trompaient encore une fois !

Je passai une nuit blanche, j’étais seule, personne ne vint me voir ! Je sentais  l’enfant bouger en moi, je lui parlais, je hurlais silencieusement, un hurlement intérieur, je demandais de l’aide, tenaillée par l’horreur de tuer ce bébé que j’aimais depuis le premier jour , depuis l’instant où j’avais su que j’étais enceinte !

J’étais aussi paniquée à l’idée de mettre au monde un enfant handicapé, une erreur de trisomie de la part des médecins (une de plus, possible !) et la trisomie 21 au lieu de 18 et plus rien n’était pareil. La 18, un enfant handicapé non viable, la 21 un enfant handicapé que je ne me sentais pas la force d’assumer, c’était trop dur.

J’admirais les familles qui élevaient des  enfants handicapés physiques ou mentaux. Oui ! c’était au-dessus de mes forces ! Déjà dans le quotidien, lorsque Ariell, ma cadette, tarda à parler, je me suis sentie très mal sous le regard des autres mamans et institutrices. C’était ma corde sensible. Je les aimais vraiment trop, mes mômes, pour supporter qu’ils soient différents, rejetés. Je n’étais pas assez blindée , trop fragile, trop sensible aussi . Tout ce qui touchait mes enfants, me touchait aussi. Si je les voyais pleurer de souffrance, je pleurais aussi. Je n’avais ni la force d’âme nécessaire, ni le courage non plus.

Je ne pensais pas que les familles qui vivent ce drame, aiment moins leurs enfants ou soient moins sensibles que moi. Je suppliais simplement que cela me soit épargné. Je ne voulais pas connaître cela, j’avais bien trop peur de moi-même. Je devais prendre une décision, la moins pire. Dans mon cas, il n’y avait pas de meilleure décision. Je décidai de faire confiance à la science qui m’affirmait que l’enfant n’avait aucune chance de survie, de faire confiance à Dieu qui, j’en en étais sure ne me donnerait pas plus que je ne le pourrais supporter. Je n’avorterai pas, ne voyant pas la nécessité  de tuer un enfant qui de toute façon allait mourir. Je laisserai faire la nature. Le lendemain, je fit part de ma décision à mon mari et ensemble, d’accord tous les deux, nous sortîmes de l’hôpital.

Je fus alors envahie d’un immense et incroyable bonheur, d’une joie que je n’aurais pas cru possible la veille. Nous avons, mon mari et moi, été manger dans un petit restaurant. Il n’y avait plus de place et nous aurions du attendre, mais quand ils ont vu mon

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