Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
la porte ouverte
18 mai 2008

la porte ouverte -36-

toujours dite en latin et que je souhaitais comprendre ce que racontait le prêtre. De toute évidence, le concile Vatican II n’était pas encore passé par ce coin isolé du nord de la France. Tout marcha bien la première année, ma moyenne était très honorable dans beaucoup de matières et le latin me plaisait aussi. Au vu de mes résultats, il fut décidé que je pouvais aller en 5ème. Je reçus même un prix en Anglais. Je ne le sus qu’à la rentrée de l’année suivante parce que je n’étais pas une habituée des remises de prix et que je ne m’y attendais pas du tout.

Je rentrai ce jour-là à la maison en annonçant la grande nouvelle. Mon père en fut très fier et pour l’occasion déboucha une bouteille de champagne (mousseux chez nous, chacun ses moyens !). Je sentais par contre une certaine réticence du côté de maman. J’imagine que c’était dû aux résultats scolaires de mon frère aîné, car bien que dans la même classe, garçon et filles communiquaient très peu, c’était le début de la mixité et chaque camp s’observait de loin. Et je suis à peu près certaine que Jean-Guy n’avait pas eu autant de chance que moi avec les profs, mais il était beaucoup plus indiscipliné que moi qui était toujours ailleurs et qui ne dérangeait personne.

Mon frère ainé m’offrit un plaisir que je n’aurais jamais osé faire toute seule, l’école buissonnière, ce fut la seule fois, mais j’en ai gardé un souvenir extraordinaire. Mon frère avait pris le vélo de papa et des provisions (je le suppose puisque nous avons pique-niqué tous les deux). La journée fut superbe, nous avons roulé, lui pédalant, moi sur le porte-bagages, jusqu'à un endroit de verdure très agréable. Il faisait beau ce jour-là et le fait de manquer l’école ne me dérangea pas du tout. Après-midi formidable à jouer tous les deux tout seuls et retour à la maison à l’heure de la fin des cours. C’est là que les choses se gâtèrent, maman nous attendait, ou plutôt elle attendait Jean-Guy puisque je fus épargnée. Je me suis longtemps demandé comment elle l’avait su. Le vélo absent ? Je ne crois pas, mais le pique-nique, ça ce n’est pas impossible, nous n’étions pas très riche et des aliments en moins dans le frigidaire, cela se remarque. Dernière hypothèse, le collège, deux absents frère et sœur dans une classe cela se remarque, mais nous n’avions pas le téléphone et je n’ai jamais posé la question à maman. Toujours est-il que Jean Guy en pris pour son grade, et moi, rien du tout, la douce colombe, mais j’étais quand même complice !

La classe de 5ème ne m’apporta pas autant de satisfaction, elle ne laissa même un goût amer. Je sentais que j’avais fait une erreur en choisissant l’option nommée classique à l’époque, c’est-à-dire qu’on apprenait le latin dès la 6ème. Elle était en général réservée aux meilleurs, ce qui n’était pas mon cas !

En effet, je fus confronté aux bourgeois de la ville, fils de docteur, fille de chirurgien, enfants des notables de province, les gens bien, quoi ! Mon professeur principal était aussi mon prof de latin, tant pis pour moi !. L’organisation de la classe fut très rapide, la professeur plaça devant son bureau tous ceux qui méritaient d’être là, et sur la dernière rangée à droite, celles qui n’auraient pas du être dans sa classe, c’est à dire dans l’ordre, Neckla et moi.

L’arabe et la pied-noir près du poêle, au moins, nous avions plus chaud que les autres ! .

Ma moyenne en latin chuta à 02/20, le plancher quoi !

Publicité
Publicité
Commentaires
la porte ouverte
  • J'ai écrit un livre, ben oui ! mais j'ai bien essayé de la faire publier sauf à compte d'auteur mais cela ne marche pas, je suppose que je suis trop vielle et que je ne suis pas assez célèbre alors je le mets ici, sur ce blog lise qui voudra, c'est gratu
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Publicité