la porte ouverte -75-

gueule et qui ont du mal à s’en sortir seul, dépression, certains parlent même de folie, hélas Alain est  différent, tout comme moi je me sens différente, mais je gère un peu mieux que lui, enfin je crois…. Mon frère aîné, lui c’est l’alcool qui le maintient, enfin seulement quand il a les moyens d’en acheter c'est à dire pas souvent.  Hélas, trop facile de condamner les effets sans en chercher les vraies causes.

Ils sont presque tous là, mes frères, ma sœur, leurs conjoints et leurs enfants, ambiance de Noël, et pourtant, quelque chose a changé entre nous depuis notre enfance, chacun de nous avons fait des choix  différents, certains veulent oublier , d’autre essaient de surnager dans un monde qui les a d’abord rejetés. Moi, j’ai choisi de ne pas oublier, tout ce que j’ai vécu, je le tiens pour vrai. Bien sur, ce n’est qu’une preuve personnelle et que je ne veux pas  imposer aux autres, mais, je ne veux pas oublier non plus, cela me paraît une solution de facilité, je ne condamne pas les autres non plus, chacun fait ce qu’il peut.

J’ai quatre frères et une sœur, une grande famille comme on dit, encore plus grande avec les conjoints et les enfants, les miens,  plus mes neveux et nièces. Il est rare que nous soyons tous réunis. Nous sommes maintenant éparpillés aux quatre coins de la France, mais cette année, ils sont venus, tous, enfin presque, Alain  me manque énormément.

Pourquoi est-ce que la discussion a dérapé, je l’ignore. Un mot, puis une phrase et au lieu de chanter et danser comme autrefois, nous sommes partis sur un autre sujet, sur lequel j’ai du mal à  me maîtriser, non, ce n’est pas le bon mot, je sais que l’on ne me croit pas, alors, c’est  vrai, parfois je n’énerve !

   -    Mais je te jure que c’est vrai, il a regardé dans le miroir et là, il a vu son père et il lui a parlé, il a été tellement heureux, il en avait besoin, il a demandé longtemps à pouvoir parler avec son père, c’était son grand regret……, commença  ma fille cadette 

   -    Mais arrête avec tes histoires, espèce de mytho va ! On est là pour s’amuser,   pour faire la fête, bon sang…. , dit son oncle d’un ton un peu sec !

    -    Moi, j’arrive à faire mieux, lança  à nouveau ma fille

Mes deux  filles étaient avec nous.  la plus jeune, du haut de ses 13 ans est encore effrayée par les histoires de fantômes. Sa soeur ainée a seize ans, cet age si fragile et si difficile. J’avoue qu’elle m’inquiète, Est-ce contre moi qu’elle a plongé dans le pseudo satanisme, moi, j’avoue être tombée des nues quand je l’ai découvert mais c'est très répendu dans les collèges et la musique que les jeunes écoutent aujourd'hui. En fait, dès qu’elle a eu treize ans, elle. avait déjà « adhéré »  à cette stupide idéologie.

J’ai essayé de la suivre, de comprendre… Au début, je n’ai lu que des choses naturelles sur le monde d’aujourd’hui, vivre pour soi même, pourquoi pas ? Mais j’ai cherché  plus loin et  ce que j’ai lu m’a fait peur. Elle couvrait ses carnets de classe de dessins ou de photos horribles qui ne me plaisaient pas du tout !. Et quand je l’emmenais en voiture au lycée, j’essayais de la faire rire, impossible !

       « j’ai la tête dans le cul » charmante expression !