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la porte ouverte
16 juillet 2008

la porte ouverte 94

Je voulus savoir comment se passait  l’avortement. 

«  Le bébé sera tué par  une injection, puis tout se déroulera comme un accouchement normal provoqué ».

Le corps de   l ’enfant sera gardé pour la recherche scientifique, c’était une condition impérative pour un avortement que je n’avais pas demandé.

Je voulus réfléchir. J’avais la sensation que même si je ne m’occupais de rien, c’est bien moi qui tuerait cet enfant. Je n’arrivais pas à croire  ce que l ’on m’affirmait. Apparemment , la médecine avait déjà fait des erreurs énormes sur mon dossier (gynéco, échographie, analyse ) et personne n’avait rien remarqué. Si mes rêves, si mon angoisse « irrationnelle » ne m’avait pas poussé à faire ce dernier examen, personne ne se serait rendu compte de quoi que ce soit sauf à la naissance !

- Et s’ils se trompaient encore une fois !

Je passai une nuit blanche, j’étais seule, personne ne vint me voir ! Je sentais  l’enfant bouger en moi, je lui parlais, je hurlais silencieusement, un hurlement intérieur, je demandais de l’aide, tenaillée par l’horreur de tuer ce bébé que j’aimais depuis le premier jour , depuis l’instant où j’avais su que j’étais enceinte !

J’étais aussi paniquée à l’idée de mettre au monde un enfant handicapé, une erreur de trisomie de la part des médecins (une de plus, possible !) et la trisomie 21 au lieu de 18 et plus rien n’était pareil. La 18, un enfant handicapé non viable, la 21 un enfant handicapé que je ne me sentais pas la force d’assumer, c’était trop dur.

J’admirais les familles qui élevaient des  enfants handicapés physiques ou mentaux. Oui ! c’était au-dessus de mes forces ! Déjà dans le quotidien, lorsque Ariell, ma cadette, tarda à parler, je me suis sentie très mal sous le regard des autres mamans et institutrices. C’était ma corde sensible. Je les aimais vraiment trop, mes mômes, pour supporter qu’ils soient différents, rejetés. Je n’étais pas assez blindée , trop fragile, trop sensible aussi . Tout ce qui touchait mes enfants, me touchait aussi. Si je les voyais pleurer de souffrance, je pleurais aussi. Je n’avais ni la force d’âme nécessaire, ni le courage non plus.

Je ne pensais pas que les familles qui vivent ce drame, aiment moins leurs enfants ou soient moins sensibles que moi. Je suppliais simplement que cela me soit épargné. Je ne voulais pas connaître cela, j’avais bien trop peur de moi-même. Je devais prendre une décision, la moins pire. Dans mon cas, il n’y avait pas de meilleure décision. Je décidai de faire confiance à la science qui m’affirmait que l’enfant n’avait aucune chance de survie, de faire confiance à Dieu qui, j’en en étais sure ne me donnerait pas plus que je ne le pourrais supporter. Je n’avorterai pas, ne voyant pas la nécessité  de tuer un enfant qui de toute façon allait mourir. Je laisserai faire la nature. Le lendemain, je fit part de ma décision à mon mari et ensemble, d’accord tous les deux, nous sortîmes de l’hôpital.

Je fus alors envahie d’un immense et incroyable bonheur, d’une joie que je n’aurais pas cru possible la veille. Nous avons, mon mari et moi, été manger dans un petit restaurant. Il n’y avait plus de place et nous aurions du attendre, mais quand ils ont vu mon

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Commentaires
la porte ouverte
  • J'ai écrit un livre, ben oui ! mais j'ai bien essayé de la faire publier sauf à compte d'auteur mais cela ne marche pas, je suppose que je suis trop vielle et que je ne suis pas assez célèbre alors je le mets ici, sur ce blog lise qui voudra, c'est gratu
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