la porte ouverte -73-

compte. Je n’appris que plus tard qu’il en est des bébés comme des adultes, chacun a son rythme de sommeil. Il y a les chouettes et les marmottes, moi, j’étais une marmotte et ma fille une chouette. J’ai vite perdu les kilos pris pendant ma grossesse. mon bébé était tellement tonique que ma cousine l’avait surnommé Fifi bras d’acier, comme une ancienne BD. Ce n’est que plus tard que j’ai compris que ma fille me menait un peu en bateau ! Elle se tenait sage avec ma cousine et pas avec moi, un comble ! 

Et un jour, brusquement elle se jeta dans contre moi et, pour la première fois, ce fut ma petite fille qui manifesta son amour pour moi ! En un instant je fus  comblée et tous mes doutes s’envolèrent . Cette tendresse se renforça par la suite et continua en  un long dialogue, puissant  de confiance et d’amour partagée.

Le mauvais cap avait été très difficile et j’avais retrouvé la ligne grâce ou à cause d’ elle, mais ô  combien cela en valait la peine. Ce fut ma petite fille qui me donna la première réponse à ma question :

                    - Pourquoi sommes nous sur terre, pourquoi existons-nous ?

réponse :      

                    - Nous sommes là pour apprendre à aimer, quel vaste programme

Mon mari pouvait maintenant assumer largement les besoins de la famille  tout seul. Mon besoin de maternité était toujours aussi fort même s’il était contrebalancé par la nostalgie de la femme indépendante et professionnellement épanouie que j’avais été. Je laissais faire les choses et, sans vraiment le vouloir mais pleinement heureuse, je débutais ma troisième maternité. Je le sus avant même que cela devint sûr. Comme une chaleur, un poids léger dans mon ventre, avec cette certitude niée par les  médecins, impossible à comprendre rationnellement par aucune science, je sentis une autre vie en  moi.

1987

Naissance de ma benjamine le 25 décembre

J’ai complètement arrêté de travailler en 1987, mais je faisais déjà un mi-temps à la naissance de sa soeur. Je vaquais à mes occupations ménagères qui elles non plus ne me passionnaient pas (le ménage n’est pas un gène purement féminin !), en fait,  seul le fait de m’occuper de mes enfants me plaisait vraiment, je réfléchissais. Ma petite poupée de trois ans maintenant avait été un bébé très difficile, si bien qu’en découvrant ma troisième grossesse et par rapport aux difficultés que m’avait donné la seconde,  je me dis dans un éclat de rire :

   -         Ca ne pourra pas etre pire !

Et cela ne fut pas pire, ma sconde fille était un bébé moyen, pleurant,  mangeant et dormant comme il se doit, bien que elle aussi très éveillée , mais beaucoup plus prudente que sa casse-cou de sœur qui se jetait du lit pour en sortir. Elle fit cela une fois, puis voyant que cela faisait mal, elle attendit de découvrir , rapidement, un autre moyen de s’évader de son lit, et elle le trouva !

Après le cap toujours difficile des premiers mois, où un bébé envahit complètement une maison et où toutes les journées sont rythmées par les tétées, le bain, la sieste, la  moindre sortie qui oblige à emmener tout un équipement spécial, ce qui restreint forcement les escapades, la benjamine  atteignit à son tour l’age de deux ans et alors commença pour moi une période de bonheur tranquille et bien