la porte ouverte -64-
Gaétan, mon neveu préféré ! Ce samedi, nous étions les tous les quatre, nous attendions le bus qui devait t’emmener, tu m'as dit que j'étais ta seconde maman et je ressentais la même chose pour toi Je ne me sentais pas bien, j’avais l’impression qu’il allait t’arriver quelque chose, que je ne te reverrai plus jamais. Le bus est arrivé et tu es monté, nous nous sommes regardés longtemps et le bus est parti. J’étais tellement inquiète que j’ai téléphoné à mon mari pour savoir si tu étais bien arrivé. Oui, tout s’était bien passé et le bus est arrivé à l’heure, mais je ne t’ai jamais revu…
Je te dédie cette petite chanson, toi, mon neveu préféré, que j’ai écrite l’année ou tu es parti vers d’autres horizons loin de celui là. J’espérais tant te revoir, je t’imaginais venant nous voir et nous présentant l’élue de ton cœur. Je souhaitais aussi te transmettre mes écrits, sachant que jusque-là, tu étais le seul qui les aurait compris, je pensai beaucoup à toi, tu avais un côté naïf comme moi, et tu adorais mes histoires, et moi j’étais si heureuse que tu m’écoutes, je te parlai de l’infini, et toi aussi, tu as ressenti ce vertige de s’imaginer dans l’univers. Mais je ne t’ai jamais revu depuis tes seize ans et ce moment merveilleux que nous avons passé ensemble , mes mauvais pressentiments ne m’avaient pas trompée.
J’ai fait un rêve après avoir appris ton décés, le 25 mars 2001 que j’ai noté :
« Ce 19 mars, Gaétan est parti, mon rêve de cet après midi : - Je parle avec Gaétan, je lui raconte quelque chose, mais je ne me souviens plus de quoi. Il me répond d’une voix étonnée – j’ai fait ça, moi ? Je lui dis oui, c’était avant. Il était bien et je sais que cela n’était pas une scène du passé. Sa vie était symbolisée par un rectangle dessiné au sol derrière lui, et dont il était sorti, je me voyais aucun mais aucun rectangle pour moi ».
On n’a pas eu le temps, Gaétan
Tant de jeux, tant de joies, Gaétan
Toi si jeune, si inconscient
Une voiture, un arbre, à vingt ans
Tu es parti trop vite, Gaétan
Si loin et pour si longtemps
Je ne t’ai pas revu tout ce temps
Mais je te vois toujours en rêvant.
Tu étais si charmant, Gaétan
Comme on l’est à seize ans, Gaétan
Et puis cet accident, brusquement
Et une place vide bêtement
Je sais que tu rayonnes, Gaétan
Je sais que c’est dommage, mon enfant
Si je le peux encore, je te le dis
Tu fus une belle partie de ma vie